Coup de rétroviseur sur l'épidémie grippale 2010-2011 avant l'hiver prochain

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La dernière épidémie de grippe saisonnière, survenue dans l'hexagone durant l'hiver 2010-2011, a fait suite à l'émergence de la pandémie due au virus A(H1N1) 2009. L'intensité de cette épidémie, qui a débuté fin décembre 2010 avant de s'éteindre mi-février 2011, était plutôt modérée et en tout cas d'une ampleur moins importante que la pandémie 2009-2010. Le désormais ex-virus pandémique A(H1N1) 2009 était majoritaire (47 %), suivi du virus B (43 %) et du virus A(H3N2) (10 %). Ces trois souches étaient bien apparentées aux souches vaccinales recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il n'a pas été observé d'excès de mortalité toutes causes, contrairement à ce qui est observé habituellement lors des saisons grippales.

Environ 800 cas graves ont été admis en réanimation, dont 151 ont évolué vers un décès, pour la plupart après infection par le virus A(H1N1) 2009. Ces chiffres sont globalement deux fois moins importants que ceux rapportés lors de la pandémie. La fréquence des formes graves a été notamment réduite chez les 5-14 ans, probablement car ceux-ci ont été immunisés à la suite d'infections survenues l'année précédente.

Les enfants âgés de moins d'un an étaient particulièrement à risque de forme grave. Il est donc important de protéger les jeunes nourrissons de la grippe. Actuellement, la vaccination grippale n'est recommandée que pour l'entourage familial des nourrissons âgés de moins de 6 mois et qui présentent des facteurs de risque de grippe grave.

Les formes graves observées en 2010-2011 sont survenues plus fréquemment qu'en 2009 chez des personnes sans facteurs de risque et chez des personnes obèses, et moins souvent chez des personnes atteintes de maladies chroniques, pour lesquelles la vaccination grippale est recommandée. Les cas liés aux virus B et A(H3N2) (une centaine environ) présentaient des tableaux de moindre gravité que ceux liés au virus A(H1N1) 2009.

À partir des données du statut vaccinal des cas graves confirmés, l'efficacité du vaccin contre la grippe pour éviter les formes graves de la maladie a été estimée à 72 % chez les seniors et à 80 % chez les moins de 65 ans porteurs d'une maladie chronique (souvent les moins bien vaccinés !). De nombreuses personnes ne sont pas encore protégées contre le virus A(H1N1) 2009 : les auteurs recommandent donc le renforcement de la vaccination grippale.

Source : Institut de veille sanitaire.

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