Le Haut Conseil de la santé publique donne son avis sur les moyens d'améliorer la couverture vaccinale et l'information sur la vaccination

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Le Haut Conseil de la santé publique a publié le 2 janvier 2018 sur son site internet un communiqué de presse dans lequel il rappelle le poids épidémiologique des maladies à prévention vaccinale et soutient les mesures prises par les autorités sanitaires pour renforcer la couverture vaccinale.

Quelques chiffres illustrant le poids épidémiologique de plusieurs maladies à prévention vaccinale.

Le Haut Conseil de la santé publique a pris pour exemple les cinq maladies suivantes.

  • Les infections à pneumocoque. Le pneumocoque est la première bactérie responsable de pneumonie bactérienne communautaire. Elle est responsable d'infections graves aux âges extrêmes de la vie et chez les personnes fragiles.
  • Les infections invasives à méningocoque C. Entre 2012 et 2016, 84 à 146 cas annuels de ces maladies ont été déclarés. En 2016, le sérogroupe C représentait 26,5 % des cas, et la létalité (proportion de décès parmi les cas) des infections invasives dues à ce sérogroupe était de 12 %.
  • L'hépatite B. En France métropolitaine, environ 300.000 personnes présentent une infection chronique par le virus de l'hépatite B. Plus de la moitié d'entre elles ignorent leur infection et sont potentiellement contaminantes.
  • Le cancer du col de l'utérus. Les infections à papillomavirus humains causent près de 1.000 décès chaque année par cancer du col de l'utérus. La baisse de la mortalité causée par ce cancer connait un ralentissement depuis l'année 2000. Ce cancer est aussi l'un des seuls pour lequel la survie à cinq ans après le diagnostic est en diminution en France (68 % en 1989/1991 à 64 % en 2001/2004).
  • La grippe. Cette maladie est responsable d'hospitalisations et de décès chez les personnes à risque (très jeunes enfants, personnes âgées ou ayant une ou plusieurs maladies chroniques).

Une couverture vaccinale insuffisante pour plusieurs maladies ou infections.

Le Haut Conseil de la santé publique note que la couverture vaccinale reste insuffisante pour limiter la propagation des agents infectieux et éviter les décès liés à certaines épidémies, notamment pour les maladies suivantes.

  • La grippe. La couverture vaccinale des populations à risque contre cette maladie a diminué ces dernières années. Elles est inférieure à 50 %.
  • La rougeole. La couverture vaccinale par deux doses est inégale et insuffisante pour empêcher la circulation de ce virus très contagieux et la survenue d'épidémies. Les formes compliquées sont fréquentes chez les jeunes adultes, entrainant de nombreuses hospitalisations et parfois des décès chez les jeunes adultes.
  • L'hépatite B. La couverture vaccinale des adolescents (environ 40 %) et des personnes à risque d'exposition (inférieure à 60 %) est très insuffisante.
  • Les infections à papillomavirus responsables de cancers. La couverture vaccinale des jeunes filles contre ces infections n'était que de 19 % à l'âge de 16 ans en 2016, contre 28 % en 2010.
  • La diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Les adultes sont insuffisamment protégés contre ces maladies.
  • Les infections invasives à méningocoque C. A l'âge de 2 ans, la couverture vaccinale est actuellement de 71 %. Mais elle diminue avec l'âge (36 % chez les 10-14 ans et 10 % chez les 20-24 ans).
  • Les infections à pneumocoque. La couverture vaccinale des personnes vulnérables à ces infections (immunodéprimées ou atteintes d'une pathologie chronique), autour de 30 %, est très insuffisante.

Un problème d'information sur la vaccination.

Le Haut Conseil de la santé publique constate que la France est un des pays industrialisés où la couverture vaccinale contre certaines infections est la plus basse et où la sécurité des vaccins fait l'objet des plus vives controverses la remettant en cause. Il constate également l'influence des militants anti-vaccinaux sur internet et les réseaux sociaux, qui diffusent de fausses nouvelles entrant en compétition avec des textes scientifiques solidement étayés et validés.

Soutien du Haut Conseil de la santé publique aux mesures mises en oeuvre par les autorités sanitaires.

C'est pourquoi le Haut Conseil de la santé publique considère que le maintien et l'amélioration de la confiance du public envers les autorités et les acteurs de la santé est un objectif à poursuivre dans la Stratégie nationale de santé. Il recommande ainsi l'amélioration de l'accès à une information fiable et compréhensible, notamment sur le siteVaccination info service, la diffusion des actions de démocratie sanitaire ainsi que la poursuite de recherches sur ce sujet. Dans un autre avis relatif à la saisine du 6 novembre 2017 sur le projet de Stratégie nationale de santé, également publié le 2 janvier 2018, la mise en place d'un carnet de vaccination électronique est recommandée pour faciliter l'information sur la vaccination du public et le suivi des rappels vaccinaux.

Le Haut Conseil de la santé publique exprime son soutien aux mesures annoncées dans les suites de la concertation citoyenne sur la vaccination pour renforcer la couverture vaccinale et prévenir ainsi les maladies et de nombreux décès. Rappelons que ces mesures incluent notamment une obligation vaccinale contre les maladies à prévention vaccinale présentant un risque pour les nourrissons ou plus tard au cours de leur vie (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, hépatite B ; infections invasives causées par Haemophilus influenzae de type b, le pneumocoque ou le méningocoque C ; rougeole, oreillons et rubéole), et le carnet de vaccination électronique.

L'obligation vaccinale (article 49 de la Loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 de financement de la sécurité sociale pour 2018) vient d'entrer en application : elle concerne les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.

Source : Haut Conseil de la santé publique.