Polynésie française : aux Australes et aux Marquises la prévalence de l'infection chronique par le virus de l'hépatite B est respectivement de 3,8% et 6,5%

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En Polynésie française, une enquête de séroprévalence concernant les infections à virus de l'hépatite B (VHB) et de l'hépatite C (VHC) a été conduite entre novembre 2019 et décembre 2021 sur une population représentative d'adultes âgés de 18 à 69 ans.

Parmi les 2567 personnes sélectionnées, des analyses sérologiques valides ont été obtenues pour 1834 participants concernant le VHB et 1857 pour le VHC. 

Aucun participant n’a été testé positif pour le VHC, ce qui suggère une circulation très faible, voire inexistante, dans la population générale. 

En revanche, 15% des participants présentaient des anticorps anti-HBc, indiquant une exposition antérieure au VHB. La prévalence actuelle de l’infection chronique par le VHB, mesurée par la présence de l’antigène HBs, a été évaluée à 1,0 % (IC 95% : 0,6–1,7), ce qui correspond à un faible niveau d’endémicité pour l’ensemble du pays. Tous les porteurs d’AgHBs étaient nés avant la mise en place de la vaccination obligatoire, avec une médiane d’âge de 51 ans, confirmant l’efficacité élevée du schéma vaccinal à trois doses. Aucun cas d’infection par le virus delta (VHD) n’a été détecté chez les porteurs d’AgHBs.

Cependant, les archipels des Australes et des Marquises présentent une situation différente, avec des prévalences respectives de l'AgHBs de 3,8% et 6,5%, bien supérieures à la moyenne nationale. Les facteurs associés à l’infection incluent l’âge, le sexe masculin, un faible niveau d’éducation et la naissance avant 1995. Plus de 60% des porteurs ignoraient leur statut avant l’étude, ce qui souligne la nécessité d’un dépistage ciblé.

L’analyse génétique révèle la circulation des génotypes B, C et F. Le génotype C, présent dans les Australes, est connu pour être associé à un risque plus élevé de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire, ce qui pourrait expliquer le taux exceptionnellement élevé de carcinome hépato-cellulaire observé dans cet archipel. La présence du sous-type F3 dans les Marquises, également retrouvé en Amérique du Sud, soutient l’hypothèse de contacts préhistoriques entre polynésiens et populations amérindiennes.

Bien que la Polynésie française puisse être considérée comme une zone de faible endémicité pour le VHB, la persistance de foyers dans les Australes et les Marquises justifie des efforts supplémentaires pour améliorer le dépistage et l’accès aux soins. 

Un plan d’action est proposé pour atteindre l’élimination du VHB. En 2026, les premières actions sont prévues à Hiva Oa et à Rurutu. Un dépistage ciblé de tous les habitants nés avant 1995 va être organisé, et les cas confirmés seront pris en charge.

Source : Bulletin de Surveillance Sanitaire. Polynésie française - N°48/2025

Zones Associées: Polynésie française

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