Couverture vaccinale insuffisante et méconnaissance des vaccinations chez les soignants des établissements de soins

Publié le 5 oct. 2011 à 22h20

Biographie

- Assistant de biologie médicale et au service des urgences de l'HIA Bégin, à Saint-Mandé
- Spécialiste des envenimations, auteur de plusieurs publications scientifiques sur ce sujet, et co-auteur du livre intitulé "aspects cliniques et thérapeutiques des envenimations graves" (Urgence Pratique publications).

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération de l’industrie pharmaceutique
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins
- Déclaration mise à jour le 31/08/2014

Un rapport de l'Institut de veille sanitaire vient d'être publié sur les couvertures vaccinales et les connaissances relatives à la vaccination chez les professionnels de santé exerçant dans des établissements de soins en France métropolitaine. Il s'appuie sur une étude ayant inclus 183 médecins, 110 infirmiers, 58 sages-femmes et 101 aides-soignants. Les couvertures vaccinales pour les vaccinations obligatoires sont satisfaisantes : 91,7 % pour l'hépatite B, 95,5 % pour le rappel dTP et 94,9 % pour le BCG. Elles sont en revanche insuffisantes pour les vaccinations recommandées : 11,4 % pour le rappel décennal dTP associant la valence coqueluche, 49,7 % pour au moins une dose de vaccin rougeole, 29,9 % pour la varicelle et 25,6 % pour la grippe. Les plus jeunes étaient mieux vaccinés contre la coqueluche et la rougeole, tandis que les soignants travaillant en pédiatrie-maternité étaient mieux vaccinés contre la grippe et la coqueluche.

Par ailleurs, il semble exister un défaut d'information. Une faible proportion de professionnels (moins de 10 %, sauf pour la grippe : 29,8 %) était en mesure de mentionner les vaccinations recommandées. A l'exception de la grippe (moins de 5 %), ces professionnels ne connaissaient généralement pas leur statut vaccinal (coqueluche : 21,3 % ; rougeole : 37,4 % ; varicelle : 61,4 %). Les maladies couvertes par ces vaccins étaient généralement considérées comme bénignes ou d'une gravité modérée (de 55,5 % pour la coqueluche à 73,3 % pour la grippe). Les auteurs concluent qu'il est nécessaire de renforcer la politique vaccinale afin d'améliorer la couverture vaccinale et les connaissances des professionnels de santé concernant les vaccinations recommandées.

Source : Guthmann JP, Abiteboul D. Vaccinations chez les soignants des établissements de soins de France, 2009. Couverture vaccinale, connaissances et perceptions vis-à-vis des vaccinations, rapport final. Saint-Maurice. Institut de veille sanitaire, 2011. 76 p.