OMS : la grossesse ne doit pas priver les femmes de la vaccination si celle-ci est recommandée

mesvaccins.net

Les maladies infectieuses évitables par la vaccination sont responsables d'une charge de morbidité et de mortalité importante chez les mères, les nouveau-nés et les jeunes enfants. La vaccination maternelle peut protéger la mère directement de ces infections et fournir un effet «cocon» susceptible de protéger le fœtus. Elle peut en outre apporter une protection fœtale ou infantile directe par le biais du transfert d'anticorps spécifiques au fœtus avant la naissance.

Lors de sa réunion de décembre 2011, Le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé au Comité consultatif mondial de la Sécurité vaccinale (GACVS) d'aider à l'examen des données actuelles sur l'innocuité des vaccinations chez la femme enceinte ou allaitante. Cette demande était liée aux incertitudes quant à l'innocuité de la vaccination – qu'elle soit intentionnelle ou pratiquée par inadvertance – des femmes enceintes pendant les campagnes de vaccination de masse. De telles données seraient particulièrement importantes dans les situations où les fabricants ne recommandent pas la vaccination des femmes enceintes pour des motifs de précaution.

Compte tenu de la large palette de vaccins actuellement disponibles, ceux-ci ont été classés en fonction de deux critères clés : leur capacité à réduire la morbidité chez les femmes enceintes et les fœtus ; et la possibilité que leur usage dans le cadre des campagnes de vaccination puisse donner lieu à la vaccination par inadvertance de femmes enceintes.

Sur la base des données examinées, il n'existe pas de preuve d'une issue défavorable de la grossesse due à la vaccination des femmes enceintes par un virus inactivé, bactérien ou contenant une toxine. Par conséquent, la grossesse ne doit pas priver les femmes de la vaccination par les vaccins évalués si ceux-ci sont médicalement indiqués.

Les vaccins vivants peuvent comporter un risque théorique pour le fœtus. Néanmoins, il existe une abondante littérature décrivant l'innocuité des vaccins vivants atténués, et notamment des vaccins antirubéoleux monovalents, des vaccins combinés antirougeoleux-anti-ourliens-antirubéoleux (ROR) et des vaccins antipoliomyélitiques oraux. Aucun effet indésirable notable pour le fœtus n'a été rapporté suite à l'administration à la mère de vaccins vivants atténués. Ainsi, la contre-indication des vaccins ROR est considérée comme une mesure relevant purement de la précaution. La vaccination par inadvertance de femmes enceintes avec des vaccins contenant les valences ROR n'est pas considérée comme une indication pour l'avortement thérapeutique.

Les bénéfices de la vaccination des femmes enceintes outrepassent généralement les risques potentiels de l'exposition à une infection particulière de la mère ou du fœtus/nouveau-né s'il est peu probable que le vaccin soit nocif. L'administration pendant la grossesse de vaccins sélectionnés est une composante importante des soins prénatals, qui non seulement améliore la santé de la mère, mais bénéficie également au nouveau-né.

Source : Organisation mondiale de la santé (OMS), Relevé épidémiologique hebdomadaire n°29 du 19 juillet 2013.