Obligation vaccinale et sels d’aluminium comme adjuvant : les réponses du Ministère de la santé aux questions de parlementaires

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Supprimer l'obligation vaccinale en France est une question récurrente de la part des parents pour leurs enfants et le Conseil d'Etat, par sa décision du 20 mars 2015, a réaffirmé que l'obligation vaccinale n'était pas contraire à la Constitution.

En France, la primo-vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (deux injections suivies d'un rappel à 11 mois) est obligatoire en population générale chez l'enfant, ainsi que les rappels jusqu'à l'âge de 13 ans pour la poliomyélite. D'autres vaccinations sont obligatoires dans des conditions particulières liées au contexte professionnel, telles que les vaccinations contre l'hépatite B et la tuberculose chez les professionnels de santé.

Le Ministère des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes est régulièrement interrogé par les parlementaires sur les difficultés générées par le maintien de l'obligation vaccinale en France, contrairement à d'autres pays européens (Allemagne, Autriche, Benelux, Bulgarie, Danemark, Royaume Uni, Espagne, Irlande, Islande, Portugal, Suède et Suisse). La question de l'obligation vaccinale est également abordée dans le Programme national d'amélioration de la politique vaccinale 2012-2017. Elle a fait l'objet d'un récent point d'actualité sur MesVaccins.net.

Dans sa réponse récemment publiée, le Ministère rappelle les modalités conduisant aux recommandations vaccinales. C'est le Haut Conseil de santé publique qui propose chaque année à la Ministre les vaccinations recommandées sous la forme du calendrier vaccinal à la lumière des données épidémiologiques concernant les maladies à prévention vaccinale, des données d'efficacité et de tolérance des vaccins ou encore des facteurs de risque pour certaines maladies des individus.

Un des points faisant discuter l'obligation vaccinale et la vaccination en général est la présence de sels d'aluminium utilisés comme adjuvant dans les vaccins. L'interrogation du public porte sur le risque de survenue d'effets indésirables liés à cet adjuvant. Depuis plusieurs années, les professeurs Gherardi et Authier, du CHU Henri-Mondor à Créteil, évoquent en effet une association entre la myofasciite à macrophage (une lésion anatomopathologique présente au site de l'injection, sorte de granulome intra-musculaire formé autour des sels d'aluminium) et un syndrome clinique polymorphe.

Le Ministère de la santé indique que la sécurité de l'aluminium comme adjuvant dans les vaccins a fait l'objet de nombreuses études par les autorités sanitaires nationales et internationales : l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), depuis plus de 10 ans, l'Académie de médecine dans un rapport publié en juin 2012, le Haut Conseil de la santé publique dans son avis du 11 juillet 2013, l'Organisation Mondiale de la Santé dans une mise au point publiée en 2012.

En sachant que les rapports bénéfices/risques des vaccins sont réévalués périodiquement, les données scientifiques actuellement disponibles ne remettent pas en cause la sécurité des vaccins contenant de l'aluminium. Et les études concernant le suivi de l'évaluation de la toxicité des adjuvants aluminiques se poursuivent. Ainsi, l'ANSM a reçu une dotation spécifique pour une étude portant sur les conséquences de l'aluminium dans les vaccins. Les résultats de cette étude pilotée par l'ANSM et l'INSERM sont attendus au cours de l'été 2017.

La tolérance des médicaments, dont les vaccins, fait l'objet d'un suivi permanent de pharmacovigilance des événements post-vaccinaux. Cette pharmacovigilance est renforcée dans certaines circonstances. C'est le cas pour tout nouveau vaccin disponible depuis 2005 avec l'obligation par les laboratoires pharmaceutiques de mettre en place des plans de gestion des risques. Depuis 2012, certains vaccins font l'objet d'une pharmacovigilance renforcée du fait de leur mise à disposition récente ou d'un manque de données sur leur utilisation à long terme. La liste des vaccins bénéficiant d'un plan de gestion des risques) et sous surveillance renforcée est régulièrement mise à jour sur le site de l'ANSM.

Afin d'aborder toutes les questions relatives à la politique vaccinale en France, une mission a été confiée à la députée Sandrine Hurel. Il est attendu de cette mission, qui doit livrer ses conclusions d'ici six mois, des propositions concrètes pour améliorer l'acceptabilité de la vaccination par le public et les professionnels de santé d'une part, et des recommandations pour faire évaluer le principe de l'obligation vaccinale d'autre part.

Source : Ministère des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

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