Des mesures concrètes pour anticiper les pénuries de vaccins

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L'année 2015 a été marquée en France par des tensions d'approvisionnement ou des pénuries en vaccins, notamment des vaccins combinés contenant la valence coqueluche, du vaccin BCG et des vaccins contre l'hépatite A pour les adultes.

Ces difficultés d'approvisionnement en vaccins, non spécifiques à la France, sont liées à plusieurs facteurs, parmi lesquels :

  • la difficulté de production de vaccins, car il s'agit de médicaments complexes avec de nombreuses étapes de fabrication et donc autant de contrôles de qualité ; c'est notamment le cas des vaccins coquelucheux combinés tétravalents (diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche acellulaire) et pentavalents (incluant en plus la valence_Haemophilus influenzae_ type b),
  • l'augmentation forte de la demande mondiale en vaccins combinés incluant la valence coqueluche acellulaire ;
  • le nombre limité de laboratoires pharmaceutiques en capacité de produire les vaccins concernés.

Ceci a conduit les autorités sanitaires françaises à adapter en urgence la stratégie vaccinale, en particulier chez les enfants, suivant les doses disponibles, l'âge et les lieux de vaccination.

Comme il est souligné dans le rapport sur la politique vaccinale présenté le 12 janvier 2016, les motifs de ces tensions d'approvisionnement et leurs évolutions possibles sont un des freins majeurs à l'adhésion de la population et des professionnels de santé de terrain à la vaccination.

La prévention et l'anticipation de ces tensions d'approvisionnement nécessitent de renforcer les échanges réguliers entre les autorités de santé et les laboratoires producteurs de vaccins. Afin de répondre à ces objectifs, une réunion s'est déroulée le 28 janvier 2015 entre la Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes et les représentants du Comité vaccins du LEEM, qui regroupe les industriels du médicament.

A l'issue de la réunion, des propositions concrètes pour améliorer la situation des épisodes récurrents de pénuries de vaccins ont été présentées.

  • Pour les autorités sanitaires, il s'agit de communiquer plus en amont sur les modifications envisagées du calendrier vaccinal, d'initier une démarche d'harmonisation des calendriers vaccinaux. A titre d'exemple, la consultation des schémas vaccinaux européens à partir de la plateforme de l'European Center for Disease Prevention and Control, en fonction des pays, des maladies ou de l'âge des personnes vaccinées, rend compte des différentes recommandations nationales. Par ailleurs, l'importation de vaccins devrait être facilitée par l'harmonisation des conditionnements vaccinaux au sein de l'Union européenne.

  • De la part des laboratoires producteurs de vaccins, il s'agit de mettre en œuvre d'ici fin 2016 des plans de gestion des pénuries de vaccins, en investissant dans des structures européennes de production pour augmenter les capacités de production et réduire les délais, en communiquant régulièrement l'état des stocks à la Direction générale de la santé et en mettant en œuvre dans les meilleurs délais des plans de gestion de pénuries de vaccins.

Comme on peut l'observer, ces mesures engagent à la fois les autorités de santé et les producteurs de vaccins. Il s'agit maintenant de suivre leur mise en œuvre afin que la pratique quotidienne des vaccinations soit facilitée pour les prescripteurs, les vaccinateurs et le public concerné.

Source : Le Quotidien du médecin du 28 janvier 2016.

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